Le Royaume-Uni et la France renforcent leur collaboration dans les domaines de la recherche et de l’IA
Le Royaume-Uni et la France renforcent leur collaboration dans les domaines de la recherche et de l’IA
Écrit par Stuart Crowley
Le Royaume-Uni et la France ont annoncé de nouvelles mesures importantes pour renforcer leurs efforts de collaboration dans le domaine de la recherche et de l’intelligence artificielle (IA), à la suite de leur association avec le programme Horizon Europe.
Ces mesures incluent de nouveaux financements considérables ainsi qu’un partenariat visant à la promotion de la sécurité mondiale de l’IA.
À l’occasion d’une rencontre historique à Londres, Sylvie Retailleau, la ministre française de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a rencontré la secrétaire d’État britannique Michelle Donelan. Cette rencontre, qui constitue leur premier échange face à face depuis que le Royaume-Uni a rejoint Horizon Europe, prépare le terrain pour une coopération accrue entre les deux nations en s’appuyant sur une histoire d’innovations conjointes telles que le Concorde et le tunnel sous la Manche.
Un financement commun et un partenariat pour la sécurité de l’IA
L’un des aboutissements principaux de leurs discussions est l’engagement à dédier un nouveau financement à hauteur de 800 000 livres (environ 930 000 €) pour favoriser un plus grand nombre d’initiatives de recherche communes entre le Royaume-Uni et la France dans le cadre d’Horizon Europe.
Ce financement vise à soutenir des projets susceptibles d’avoir un impact mondial, poursuivant la tradition de recherche collaborative qui a par le passé abouti à des avancées significatives, comme la progression vers de potentiels vaccins contre le VIH/SIDA.
D’autre part, les deux pays ont convenu d’établir un nouveau partenariat entre l’AI Safety Institute (Institut pour la sécurité de l’IA) au Royaume-Uni et l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) en France. Cette collaboration est consacrée au développement sécurisé et responsable des technologies de l’IA, une initiative qui arrive à point nommé, à l’heure où la France se prépare à accueillir la prochaine édition du Sommet sur la sécurité de l’intelligence artificielle.
Ce sommet s’appuiera sur les travaux fondateurs du sommet inaugural du Royaume-Uni, qui s’était concentré sur l’établissement de normes mondiales pour encadrer les essais pionniers de l’IA.
Ces initiatives traduisent une volonté commune de mettre la recherche scientifique et la technologie de l’IA au service du bien-être de la société, en misant sur la sécurité, la responsabilité et la coopération internationale.
Réunion du comité mixte franco-britannique
La première réunion du nouveau comité mixte franco-britannique pour la science, la technologie et l’innovation a marqué une étape décisive dans le renforcement de la collaboration entre le Royaume-Uni et la France dans le domaine de la recherche et du développement.
Ce comité a pour but d’encourager une coopération dans la recherche et le développement à travers différents domaines, notamment l’hydrogène à faible teneur en carbone, l’observation spatiale, l’IA et la sécurité de la recherche. Il se réunira tous les deux ans pour faire avancer la coopération scientifique franco-britannique dans le domaine des technologies émergentes.
Consolider les liens et les ambitions scientifiques
« Les liens entre les esprits les plus brillants du Royaume-Uni et de la France sont profonds et anciens », a souligné la secrétaire d’État britannique Michelle Donelan, en rappelant la profondeur et l’histoire de la collaboration entre les deux nations.
« Il est parfaitement normal que nous soutenions nos innovateurs, en vue de libérer le potentiel de leurs idées pour créer des emplois et faire prospérer des entreprises, conjointement avec notre plus proche voisin sur le continent », a-t-elle poursuivi.
Elle a également indiqué que ce partenariat était essentiel à la réalisation des aspirations du Royaume-Uni de devenir une superpuissance scientifique.
Se faisant l’écho de ces déclarations, la ministre française de l’Éducation supérieure et de la Recherche, Sylvie Retailleau, a insisté sur le rôle que joue le comité mixte dans la mise en valeur de la dimension internationale de la recherche.
« Ce comité mixte est un parfait exemple de la dimension internationale de la recherche […] S’allier à un partenaire de confiance comme le Royaume-Uni […] est une occasion unique de renforcer les opportunités scientifiques de la France à l’étranger », a fait savoir Sylvie Retailleau.
Une approche unifiée face aux défis mondiaux
Cette collaboration, qui s’étend au-delà des intérêts bilatéraux, vise à renforcer la capacité de la communauté scientifique mondiale de s’attaquer aux défis urgents.
Cela comprend une participation à Horizon Europe, le plus grand programme de recherche collaborative au monde, et à la composante Copernicus du programme spatial de l’UE, soulignant ainsi un engagement commun à faire progresser la recherche en matière d’observation de la Terre et d’autres activités scientifiques essentielles.
Le partenariat franco-britannique pour la sécurité de l’IA permet notamment à la France de se positionner au sein d’un réseau international en pleine expansion axé sur les tests de sécurité de l’IA, et de rejoindre des accords similaires à ceux qui existent entre le Royaume-Uni, les États-Unis et Singapour.
Cet effort collaboratif reflète le constat des deux pays de la nécessité d’une coopération mondiale pour garantir le développement des technologies de l’IA en toute sécurité.
Célébrer un héritage d’innovation
Alors que 2024 marque le 120e anniversaire de la signature de l’Entente cordiale, le Royaume-Uni et la France célèbrent une histoire de prouesses communes, allant du Concorde au tunnel sous la Manche, et anticipent de futures collaborations, comme le projet de satellite MicroCarb et l’adhésion au CERN, le laboratoire européen pour la physique des particules.
Cette initiative, qui s’inscrit dans la stratégie plus large du Royaume-Uni visant à participer à des accords scientifiques bilatéraux à l’échelle mondiale, démontre la détermination du pays à encourager une collaboration scientifique internationale.
Le partenariat avec la France, un allié clé et un leader de la science et de la technologie, témoigne des ambitions mondiales du Royaume-Uni pour stimuler les percées et les innovations scientifiques.